Cher journal,

Aujourd'hui est un jour comme les autres.
Tellement commun aux autres jours que sa banalité en devient inhabituelle.
Médiocrité pave ma route en cette journée monotone.
Plongé dans le brouillard de ces régions tourmentées que sont devenues ces terres inhabitées, j'ère sans but tel un zombie, privé de l'espoir qui nous caractérise.
Brisé par le passé, je refuse de croire en l'avenir.
Comment se persuader que l'on a fait le bon choix quand on souffre tant des conséquences de ses actes ?
Volontaire, j'ai plongé dans l'abysse, puis chassé les mains salvatrices, me croyant assez fort pour revenir.
Je pressens en mon for intérieur que cette chute m'amène dans de nouvelles profondeurs.
Mon esprit est fissuré, chahuté par la dégringolade de mon âme sur les massifs de souffrances parcourant le chemin de ma vie.
Entre amertume et véhémence, il n'y a qu'un pas.
Et déjà je ressens le feu au creux de mon cœur, transposant les sentiments des désespoirs, en une rage bouillante telle la lave.
Convertir le mal en bien, serait-ce là la porte du salut.
Vis comme les montagnes russes, ne descends que pour mieux gravir.
J'aimerais que la formule soit limpide.