Au loin, un bruit d'éboulement résonne de par les montagnes lointaines. C'est ce vacarme sourd et rocailleux qui le réveille, lui qui dort si paisiblement, malgré la dureté du sol poussiéreux, lui qui a pour seule couverture le soleil si lourd à cette heure et les bourrasques transportant des nuées de débris cinglant chacune de ses parcelles de peau découvertes. Il n'ouvre qu’un œil d'abord, sans bouger, il ouvre ensuite le deuxième tout en cachant ces derniers des rayons aveuglants de ce soleil de plomb. Il baisse alors la tête, détourne le regard afin de laisser à ses yeux le temps de se réveiller, c'est alors qu'il voit ce sol, si peu familier. Il lève alors précipitamment le regard, scrutant les alentours d'un œil hagard, la mine décrépite, comme si le monde s'écroulait autour d lui, ce qui n'est pas loin de la vérité, au vu du paysage de désolation qui l'entoure alors.
Tout tremblant, il s'appuie sur ses deux mains pour se lever, l'air est lourd, la chaleur assommante, il manque de s'effondrer, il la tête qui tourne, comme s'il s'était levé trop vit, ou était resté trop longtemps au sol. Il pose un genou au sol et se prend le crâne entre les mains. Il se relève plus doucement, mais ne semble pas réussir à tenir sur ses jambes, flageolant, il entreprend d'observer les alentour, ne croyant pas la vision d'effroi qui lui est offerte. Il ne comprend pas. Il pense d'abord à un cauchemar, mais il ne dort plus.
Difficilement, il fait un pas un avant, ses jambes sont lourdes, elles se dérobent sous son poids, il s'écroule, ses mains n'ont pas le temps d'amortir sa chute, sa face frappe le sol, ses yeux se ferment, embués et poussiéreux.
« Lève-toi »
Une éternité s'écoule à nouveau, perdu dans les limbes de ses pensées, ce siphon qui l’entraîne toujours plus loin dans les méandres de son propre oubli.
La foudre, un éclair retentit, lui fait s'ouvrir les yeux. Et là il voit, il la voit, elle, la lumière dans le néant, ce halo semblant sortir des cieux eux-mêmes, faisceau radieux inondant le monde de ses rayons.
Alors c'est tout son être qui s'éveille, un instinct, une flamme, une volonté nouvelle naît en lui. C'est une évidence, désormais. La lumière éclaire désormais sa conscience et c'est tout en lui qui voit la vie reprendre ses droits sur les ténèbres qui avaient pris son contrôle depuis des âges.
Une vision, une destination, un but. Il sera l'enfant courant après l'arc-en-ciel. Voilà à quoi lui servira cette énergie, comment brûlera le feu de son âme.
Pourtant en lui résonne le silence de la solitude. Esseulé dans cet enfer, prison sans mur, bourreau impalpable dont le jugement pèse pourtant si lourd sur lui.
Hostilité ambiante du monde autour de lui. Odeur de souffre, combustion invisible. Le vent si chaud qu'il fait suffoquer.
De la route vers la lumière la mort semble être le pavé.
« Avance »
Le cycle reprend. Son souffle saccadé rencontre la texture sableuse de la masse rocheuse sur laquelle il s'est effondré. Non-éveillé, mais pourtant conscient de sa situation, peur et désarroi l'habitent car il ne sait où il se trouve, ni même comment il y est arrivé. Passent les secondes, indénombrables, ici le temps suspend son cours, ou bien défile si vite que l'on ne peut le saisir.
Reprenant ses esprits, il garde les yeux fermés, et reste immobile, face au sol. Il demeure ainsi, à moitié éveillé, comme la plante se nourrissant du soleil, il respire. Chaque bouffée de cet air, bien que chaud et étouffant, le nourrit et le rend plus fort qu'à l'instant précédent. L'énergie en lui s'accumule, il le sent. Éveillé, conscient et vivant, c'est sa seule certitude quant à sa condition. Cette fois, il se lève, prudemment, s'appuyant tant bien que mal sur ses genoux fourbus, il parvient à se dresser sur ses pieds. Résistant au déséquilibre, il ouvre les yeux, réprime un vertige avec une vigueur renouvelée et observe. Il observe, mais ne semble comprendre ce qui l'entoure.
Tout autour de lui est prétexte à interrogation. Il est seul au milieu du vide, au milieu d'un désert qui lui est inconnu, qui lui paraît inconnu à toute forme de vie. Cette vue lui semble être une vision indicible que rien ni personne n'a jamais pu appréhender dans l'univers. Seul face à l'infini de sa vision, il se retrouve confronté à son insignifiance, où qu'il regarde, l'horizon est là, vide, impassible et menaçant. Non rempli de menaces, mais menaçant par son absence de vie.
Alors il contemple, hésitant à se morfondre, car conscient qu'il s'agirait d'une perte de temps et d'énergie. La plainte est un luxe qu'il ne peut s'offrir. Cependant, de tous côté, l'immensité paisible mais orgueilleuse du paysage le nargue. Il ne sait que faire, où aller, et comment, alors il referme les yeux et pense. Il pense.
« Regarde »Une éternité s'écoule à nouveau, perdu dans les limbes de ses pensées, ce siphon qui l’entraîne toujours plus loin dans les méandres de son propre oubli.
La foudre, un éclair retentit, lui fait s'ouvrir les yeux. Et là il voit, il la voit, elle, la lumière dans le néant, ce halo semblant sortir des cieux eux-mêmes, faisceau radieux inondant le monde de ses rayons.
Alors c'est tout son être qui s'éveille, un instinct, une flamme, une volonté nouvelle naît en lui. C'est une évidence, désormais. La lumière éclaire désormais sa conscience et c'est tout en lui qui voit la vie reprendre ses droits sur les ténèbres qui avaient pris son contrôle depuis des âges.
Une vision, une destination, un but. Il sera l'enfant courant après l'arc-en-ciel. Voilà à quoi lui servira cette énergie, comment brûlera le feu de son âme.
Pourtant en lui résonne le silence de la solitude. Esseulé dans cet enfer, prison sans mur, bourreau impalpable dont le jugement pèse pourtant si lourd sur lui.
Hostilité ambiante du monde autour de lui. Odeur de souffre, combustion invisible. Le vent si chaud qu'il fait suffoquer.
De la route vers la lumière la mort semble être le pavé.
« Avance »
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