lundi 2 décembre 2013
From Autumn To Ashes - "Pioneers"
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Bonjour à tous, l'article d'aujourd'hui va présenter un groupe, mais il sera surtout question de se lancer dans l'analyse d'un clip assez ancien de ce groupe qui présente de nombreux éléments qui se prêtent à la réflexion.
Le groupe que je vous présente s'appelle From Autumn to Ashes. Il s'agit d'un groupe de post-hardcore new-yorkais, qui s'est formé en l'an 2000. Le groupe est plus ou moins séparé depuis 2008. Durant son activité, le groupe a sorti cinq albums, notamment Holding a Wolf By The Ears, dont est extrait le titre Pioneers, qui fait l'objet de notre analyse du jour.
Voici donc le clip de Pioneers, que je vous laisse regarder.
LYRICS
dismiss the telegram
this is no exhibition
a pile of papers that are bound and tethered
we know the end of man
will stem from stale tradition
relaying opinions changing like the weather
and this will never be
and this will never be reversed
an installation
sending an open invitation
to all the pioneers
driven by suspicion
the old world is gone and we keep wishing
for a new frontier
to sink our teeth in
and forget what you thought you believed in
the plans we execute
are far between and few
but I’ll go around the world
just for something to do
existance is fleeting you spend your life dreaming
the shores are exhausted the tide is receding
and this will never be
and this will never be reversed
an installation
sending an open invitation
to all the pioneers
driven by suspicion
the old world is gone and we keep wishing
for a new frontier
to sink our teeth in
and forget what you thought you believed in
and those who
resisted were dragged out from their homes
this necklace was fashioned
out of their teeth and bones.
and those who
resisted were dragged out from their homes
this necklace was fashioned
out of their teeth and bones.
out of their teeth and bones.
to all the pioneers
driven by suspicion
the old world is gone and we keep wishing
for a new frontier
to sink our teeth in
and forget what you thought you believed in
existance is fleeting
existance is fleeting
existance is fleeting
existance is fleeting
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Le clip
Le clip présente deux axes différents.
Le premier est composé de plans du groupe en train de jouer, axe ne présentant pas grand intérêt au niveau de l'analyse, puisqu'il est juste là pour dire "Hey, c'est nous qu'on joue la musique !". Les aspects marquants de ce derniers sont juste la reprise du thème industriel dans les décors et environnements qui sont dans le ton global du clip.
Le second axe présente un récit à part entière.
On y suit le personnage d'une mère vivant apparemment seule avec son enfant. Elle semble habiter une petite ville quasi-désertique au climat d'hiver prononcé. L’environnement de la ville se veut très urbain et industriel, mais présentant aussi un aspect puissant de désolation et de solitude, notamment avec le cimetière qui entoure la route menant la protagoniste de chez elle à l'usine où elle travaille. L'usine semble être la seule chose qui s'élève de la ville qui semble croupir et être à l'abandon. En effet seule les deux cheminées de l'usine semblent indiquer qu'il y ait âme qui vive alentours.
Après avoir traversé la ville déserte et son cimetière bien rempli, l'héroïne arrive à son lieu de travail où un certain nombre de travailleurs sont déjà à la tâche. Tous sont affairés, et nul ne prête attention à son arrivée, celle-ci se rend donc à son poste de travail. L'ambiance régnant dans l'usine est empreinte d'individualisme et de mépris de l'autre. Ce fait est illustré par le fait que l’héroïne elle-même se moque de sa collègue qui souhaite le bonjour à l'ensemble des membres présent autour de son poste. Ceci exprime clairement que nul en ce lieu n'a envie de côtoyer ses collègues et méprise leur compagnie.
Arrive alors le tournant du clip, lorsqu'un des dirigeants de l'usine annonce à un collègue que le jour actuel et le troisième du troisième mois, le 3 mars, pour ceux qui auraient un peu de mal. Un événement semble se produire ce jour précis, tous savent ce qui va se passer, sans pour autant avoir envie de le faire.
Prend alors place une sorte de jeu de loterie quelque peu morbide, puisque chaque employé reçoit un boitier dans lequel un numéro est gravé. Un numéro est alors tiré au sort. La tension est palpable, l'anxiété se lit sur les visages.
Après un instant de suspens, l'héroïne voit que c'est son numéro qui a été tiré. Sur son visage se lit l'incrédulité, teintée de crainte. Ces émotions font ensuite place à sa résignation alors qu'elle s'installe sur une des machines de l'usine. Ce n'est qu'à la dernière image du clip que l'on comprend que la protagoniste a été désignée pour être "sacrifiée".
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Interprétation
Ce clip fait écho à de nombreux aspects culturel, de par son aspect d'appel au sacrifice. Le lien le plus marquant est celui que l'on peut établir avec la nouvelle "The Lottery" par Shirley Jackson, qui est une nouvelle qui raconte les événements se passant dans un village agricole, où chaque année, un habitant est tiré au sort, puis sacrifié pour garantir de bonne récoltes pour tout le village. Cependant le système de loterie est injuste dans la nouvelle, au même titre que dans le clip. En effet, bien qu'il ne soit pas clairement explicité que la loterie, dans le clip est truquée, une phrase peut mettre la puce à l'oreille, quand un des travailleurs demande à finir sa tâche avant de procéder au tirage, le chef de l'usine lui répond avec un air complice qu'il pourra continuer après le tirage. Ceci peut donc sous-entendre que la personne sacrifiée est désignée d'avance. Ceci expliquerait aussi pourquoi nul ne la salue et la mise à l'écart don't elle fait l'objet au cours de l'histoire.
De ce constat, le clip semble en fait nous renvoyer aux credos imposés par nos modes de vies, qui nous imposent parfois de se sacrifier, au sens figuré du terme, pour le bien de tous, alors même que ces sacrifices que l'on essaie de nous faire passer pour des efforts partagés, ne sont mis en place que pour se servir de nous. On a en fait affaire à un détournement des traditions dans un but égoïste et malsain.
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Liens :
The Lottery by Shirley Jackson : http://sites.middlebury.edu/individualandthesociety/files/2010/09/jackson_lottery.pdf
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Bien entendu, les avis exposés ici ne sont que les miens, pas du tout ceux des artistes. Il est tout à fait possible que j'ai tort. Il se peut aussi qu'il n'y ait pas de bonnes interprétations, puisqu'on a affaire à un groupe qui se veut assez mystérieux, puisque le groupe lui-même n'a jamais exprimé ne serait-ce que la signification de son propre nom.
Je vous invite à partager l'article si vous avez aimé la musique, et à donner vos impressions sur l'article, l'analyse, le clip, la musique ou n'importe quoi d'autre dans les commentaires !
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