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lundi 7 juillet 2014

Le goût des fraises, le goût des larmes



Toi qui vis si loin de moi, que vois-tu quand tes yeux se portent vers l'horizon ?
Seuls mes rêves traversent les océans, sur un navire d'amour et d'illusions.
Le goût des fraises est-il le même à Boulogne qu'en Amérique ?
Les yeux pleins de larmes, les poches remplies de vide, il faudra bien qu'un jour je m'active.
La poésie me vide l'esprit, c'est pas pour autant que je m'enrichis.
Le monde est là, c'est ce qu'ils disent, mais de quel côté faut-il partir ?
Derrière moi, la maison, un éternel refuge, le réconfort permanent.
Pourtant, tout devra un jour brûler.
Larguez les amarres, hissez les voiles.
Le confort, c'est un cercueil.
Quitte à vivre comme une ordure, autant crever dans une poubelle.
Un par un, je les ai laissés tomber.
Je me mens et je prétends qu'ils n'étaient que des boulets, que ce sont eux qui me retenaient.
Je suis juste trop lâche.
C'est juste que je crache sur ceux qui restent alors que je suis pas foutu de décoller.
Juste, juste que crie à l'injustice, comme si c'était le bouclier face à tous les échecs.
On nous répète qu'on est des privilégiés, je dois être trop près du miracle pour en apprécier la beauté.
Je crois qu'on nous a donné les outils, mais pas la notice.
Toi qui vis si loin de moi, ne rêve pas de me rencontrer.
Le mirage est plus puissant que la réalité.
Ici, le goût des fraises est amer, teinté du sel de mer qui nous a toujours séparé.
Je serai pas foutu de nager si loin, autant crever ici, j'y ai déjà une poubelle à mon nom.

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